Ludmila CHARLES-WURTZ                                                           

 

Maître de conférences en Langue et Littérature françaises

à l’Université François Rabelais (Tours)

U.F.R. Lettres et Langues

Département de Français

 

Adresse personnelle :

183, rue du Faubourg-Poissonnière 75009 Paris                                                                                                             

Tél. 01 44 63 06 52 ou 06 73 52 05 99

E-mail : ludmila.charles@wanadoo.fr                                                                                                                                                                              

 

 

publications et activités de recherche depuis 2008

 

 

- Membre statutaire du « Groupe Inter-universitaire de Travail sur V. Hugo » (« Groupe Hugo »), composante, dirigée par Cl. Millet, de l’équipe « CERILAC - Littérature et civilisation du XIXe siècle » dirigée par F. Marmande (EA 4410, Université Paris 7).

- Membre associé de l’équipe « Histoire des représentations » dirigée par J.-J. Tatin (EA 2115, Université de Tours).

 

Editions

- Victor Hugo, Les Feuilles d’automne, Présentation et Notes, Œuvres complètes, dir. D. Alexandre et Cl. Millet, éd. Garnier, à paraître en 2012.

- Alfred de Musset, Premières Poésies, Présentation et Notes, Œuvres complètes, dir. F. Naugrette, J. Ledda, F. Lestringant, éd. Honoré Champion, coll. « Romantisme et modernités », à paraître en 2012.

Articles

- « Michelet, la danse de Saint Guy et la danse macabre », Questions de rythme. Michelet, la prose et l’histoire, textes réunis et présentés par P. Petitier, Presses du Septentrion, 2010.

Cet article analyse le chapitre de l’Histoire de France que Michelet consacre à la guerre de Cent-Ans, chapitre qui décrit longuement, en les opposant de façon symbolique, la danse de Saint-Guy et la danse macabre. Celle-ci s'oppose à celle-là comme le « spectacle » ou le « divertissement » s'oppose à la « maladie » et à la « convulsion », c'est-à-dire comme un phénomène conscient et maîtrisé s'oppose à un symptôme involontaire, et comme le XVe siècle s'oppose au XIVe siècle.

- « L’avenir et le lendemain : Les Misérables, V, I, 4 » (en collaboration avec D. Charles), Mélanges offerts à Guy Rosa, textes réunis par Cl. Millet, F. Naugrette et A. Spiquel, Presses Universitaires de Valenciennes, 2008.

Le discours de Combeferre sur la barricade est oublié, parce que suivi par celui d’Enjolras, et supplanté par lui comme peut l’être l’inquiétude du « lendemain » par l’espérance de « l’avenir ». Combeferre apporte une réponse à la question implicite que faire en attendant ? En attendant ce que raconte Enjolras au chapitre suivant, la République. Combeferre ne se borne pas à inciter ceux qui ont réellement une femme, des enfants, une sœur, une mère, à quitter la barricade. En posant dans l’absolu l’existence même des femmes, des enfants et des « cheveux blancs », il ne recense pas les familles réelles, mais crée la fraternité universelle, et redéfinit ainsi les contours de la République, qui englobe sans reste tous les individus.

- « L’allégorie politique dans l’œuvre poétique de V. Hugo, ou comment « pense[r] à autre chose », Romantisme, « L’Allégorie » (dir. E. Reverzy), 2011, n°2.

Une lecture politique des Contemplations se superpose à la lecture autobiographique. Le deuil que dit le poète est celui de l’enfant noyée dans la Seine, mais aussi celui de la liberté ; car, depuis le coup d’Etat du 2 décembre 1851, la liberté est « couchée à terre / Comme une femme morte et qu’on vient de noyer » (Châtiments, I, 11).  On se demandera quels liens ce recueil entretient avec celui, explicitement politique, qu’est Châtiments, et comment le sens autobiographique et le sens allégorique du recueil se combinent. Si Hugo juge nécessaire de créer une allégorie politique trois ans après la publication d’un recueil explicitement politique, c’est parce que le point de vue adopté dans les deux recueils n’est pas le même : dans Les Contemplations, c’est la souffrance du sujet historique (du sujet singulier s’éprouvant comme sujet de l’Histoire), et non plus celle du sujet collectif (le peuple), qui est représentée. Ce phénomène n’est pas isolé dans les recueils postérieurs à la proscription. Le rapport qu’entretiennent L’Année terrible (1872) et L’Art d’être grand-père (1877) est analogue à celui qui lie Les Contemplations à Châtiments.

- « Victor Hugo, poésie et politique », Cahiers d’Histoire Culturelle, n°23, « Fantaisie poétique et dérision des puissants », Université François Rabelais de Tours, 2011.

La poésie de Hugo est toujours politique, même, voire surtout, lorsqu’elle ne l’est pas explicitement. La satire est l’une des formes que prend l’écriture politique hugolienne ; ce n’est pas la seule. Pour Hugo, la politique n’est pas seulement affaire collective, elle est aussi l’affaire des individus. L’individu tel que le décrit Hugo ne peut échapper au politique ; il en est pétri, jusque dans ce qu’on appelle son intimité ; il y a une souffrance politique du sujet intime, du sujet privé.

- « Les Contemplations dans Les Misérables », série « Victor Hugo », n° sur Les Misérables, éd. Garnier, à paraître en 2012 (version remaniée de l’intervention sur « Les réécritures du mythe d'Orphée » au colloque franco-hellénique sur « Victor Hugo, une voix universelle à l'aube du XXIe siècle. Le rayonnement grec », organisé à Athènes en 2002 par l'Institut de Recherches Néohelléniques de la Fondation Nationale de la Recherche scientifique (Grèce), le Département de Langue et de Littérature françaises de l'Université d'Athènes et l'Ambassade de France en Grèce).

La réécriture hugolienne du mythe d'Orphée a pour fonction de fonder le pouvoir poétique sur la perte : Orphée perd en effet deux fois Eurydice. A partir des Contemplations, mais aussi dans ce « poème de la conscience » que sont Les Misérables, la poésie dit sa propre impossibilité, et s'appuie sur cette impossibilité même pour renaître, anonyme et universelle.

 

Articles de dictionnaires

- Articles « Les Contemplations », « Dédicaces », « Deuil », « Émotion », « Les Feuilles d’automne », « Idylle », « Lyrique », « Lyrisme », « Monodramatique », « Olympio », « Parole », « Poème », « Poésie », « Populaire (poésie) », « Réaliste (poésie) », « Recueil » et « Titres » pour le Dictionnaire Hugo,  sous la direction de Cl. Millet et D. Charles, éd. Garnier, à paraître en 2012.

Actes de colloques 

- « Le lyrisme ou l'anti-genre », Actes du XVe Congrès international et quinquennal de l’Association G. Budé, « La Poétique, théorie et pratique », organisé en 2003 à la Faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines d’Orléans - La Source, Éd. Guillaume Budé, 2008.

L'intérêt que portent à la gravure de Dürer Melencolia I des poètes tels que Gautier, Nerval, Hugo ou Verlaine touche à la définition même de la poésie lyrique. La gravure de Dürer abolit le lien conventionnel entre le signe et le sens tout en continuant à se référer aux codes dont elle se démarque : elle s'apparente en cela à la poétique romantique, qui, parce qu'elle entend défaire les poétiques, continue paradoxalement à se référer aux catégories de la poétique classique. La Melencolia I de Dürer, représentation de la pensée désormais contrainte de construire le sens du réel sans l'appui des codes stables jusqu'alors en vigueur, renvoie ainsi, toutes choses égales d'ailleurs, sa propre image au sujet historique en train de prendre conscience de lui-même au XIXe siècle. Aussi le discours lyrique tel qu'il se développe durant tout le XIXe siècle peut-il être considéré comme un « lyrisme historique », en ce sens qu’il se fonde sur une expérience intime de l’Histoire.

- « Le lyrisme dans Hernani et Ruy Blas : l’anti-théâtre ? », Hugo sous les feux de la rampe, Actes du colloque d’agrégation organisé par les Universités Paris III et Paris IV sous la direction d’A. Laster et B. Marchal, Presses Universitaires de la Sorbonne, 2008.

L’insertion de discours lyriques dans Hernani et dans Ruy Blas met à l’épreuve la distinction entre les genres et les frontières mêmes du théâtre : parole solitaire qui absente son interlocuteur ou incarnation des différentes instances du moi qui brouille l’altérité, le lyrisme ébranle les fondements du langage dramatique. C’est que le lyrisme est une parole virtuelle que toute incarnation dénature en l’ancrant dans un corps qui en réduit l’extension universelle. En accueillant une parole lyrique qui le menace dans son principe même, le drame hugolien propose une véritable expérimentation énonciative : il représente le drame d’un sujet qui, pour se dire, doit s’absenter (en se décrivant comme un autre ou en se faisant témoin de son propre discours) ou absenter l’autre (en l’ignorant ou en se l’assimilant) ; il représente le drame d’une parole qui ne peut dire la subjectivité qu’en la transformant en objet. 

- « L’imaginaire de l'émotion dans l'oeuvre de Victor Hugo », colloque international « L’émotion de l’espace privé à l’espace public, XIXe-XXIe siècles », organisé par l’Université Paris 7, l’Université de Versailles St Quentin en Yvelines et le Centre d’Histoire de l’Art et des Représentations, intervention acceptée par le comité scientifique, avril 2012.

 

L'hypothèse que je souhaite mettre à l'épreuve est que c'est principalement dans la liaison qu'il opère entre représentation fictive et expérience réelle de l'émotion que Hugo manifeste l'influence qu'a sur lui la philosophie du XVIIIe siècle. Pour Hugo comme pour les philosophes des Lumières (Rousseau en particulier), l'art est au premier rang des objets qui déclenchent l'émotion. L'art non seulement émeut, mais a pour fonction d'émouvoir. Cette affirmation implique en outre que l'émotion est engendrée par la représentation du réel plus, ou plus intensément, que par le réel lui-même.

 

Activités de vulgarisation scientifique

- Intervention sur Les Contemplations le 24 octobre 2008 sur France-Culture, dans « Les Nouveaux chemins de la connaissance », émission de R. Enthoven (semaine consacrée à V. Hugo, 20-24 octobre).